Workshop en économie du développement à l’UDs

« La problématique des pays en développement concerne 50 à 60% de la population mondiale »Jean-Claude Vérez

Dschang, UDs/SIC – 29/01/2018. La salle des Conférences et des spectacles de l’Université de Dschang (UDs) abrite depuis ce matin le workshop international en économie du développement sur le thème : « Pertinence      des politiques publiques de développement dans les pays d’Afrique subsaharienne ». Jean-Claude Vérez, du Laboratoire d’Économie Appliquée au Développement (LEAD) de l’Université de Toulon et de l’Association Tiers-Monde (ATM), qui coorganise l’évènement avec la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de l’UDs, présente l’importance du séminaire, du choix porté sur le thème et le lieu et les attentes de ce workshop.

Quelle est la pertinence d’un workshop comme celui qui se tient depuis ce matin dans la salle des conférences et des spectacles de l’UDs ?

La problématique des pays en développement concerne 50 à 60% des populations mondiales. C’est donc une question extrêmement importante. En plus, être en Afrique subsaharienne et notamment au Cameroun, ça paraît d’autant plus pertinent d’aborder ce thème dans le cadre de ce workshop.

On a parlé des problèmes liés à la santé en établissant une corrélation avec les politiques publics. Est-ce que vous pensez que ce sont les populations qui attendent toujours plus et on moins ?

La question majeure des politiques c’est « quelle est la hiérarchie ? ». Il est impossible d’avoir les politiques publiques qui puissent couvrir tous les secteurs au même moment, et donc atteindre les populations et tenter de satisfaire tous leurs besoins. Il y a donc la nécessité d’un choix. Ensuite, ce qui est important dans la politique, je pense, notamment dans les pays en développement, c’est de cibler les populations les plus concernées. Il y a une distinction chez les économistes entre les pauvres et les vulnérables. Mais eu égard à l’économie informelle qui est prédominante, on sait qu’il y a des pauvres qui sont moins pauvres que des vulnérables. Et donc tout le problème c’est d’identifier les personnes qui sont dans la nécessité la plus absolue. Si à cela vous ajoutez les problèmes de l’offre, –je vous avez évoqué avec raison la santé–, on peut cibler les personnes qui ont besoin d’accéder à la santé. Pour cela, il faut une offre, c’est-à-dire des hôpitaux, des médecins, des infirmiers, des médicaments. Il faut une adéquation entre la demande et l’offre ; et il est un problème dans les pays en développement qui consiste à identifier dans les régions, dans les départements, dans les districts quels sont les besoins et quelle est l’offre réelle sur place. Est-ce qu’il y a des médecins sur tout le territoire ? Est-ce qu’il y a des médicaments accessibles sur tout le terroir ? C’est là des questions qui me paraissent essentielles et c’est aussi là que réside l’intérêt de ce workshop.

C’est la première fois l’ATM organise ce genre d’événement en Afrique et plus précisément au Cameroun. Pourquoi avoir fait le choix de ce pays ?

D’une part parce que nous sommes certains parmi nous de connaître le Cameroun. D’autre part parce que nous avons les connaissances, nous avons une relation privilégiée avec monsieur le Doyen, Désiré Avom, et donc que les choses se sont faites très facilement. Mais le Cameroun est un pays qui est assez intéressant à analyser de par son dynamisme, à la fois économique et démographique, mais aussi par les défis du développement qui restent très importants.

Quel peut être l’impact d’une telle conférence sur les politiques publiques, notamment au Cameroun ?

Modestement, si nous pouvons publier des articles, publier un ouvrage, faire en sorte que nos réflexions soient des aides à la décision pour les politiques, on aura réussi notre pari./Propos recueillis par LP.