L’holocauste et la colonisation allemande au Cameroun

Entretenir le frisson pour que l’horreur ne se reproduise jamais

Dschang, UDs/SIC-27/07/18. La cérémonie de restitution des résultats du projet de recherche sur la topographie mémorielle (post)coloniale entre l’Université de Dschang et l’Université de Düsseldorf s’est déroulée ce jeudi 26 juillet 2018 sous le regard attentif d’un public estudiantin et de quelques autorités traditionnelles, municipales et universitaires. La plus haute autorité de l’Université de Dschang était représentée pour la circonstance par le Secrétaire Général Pr. Guy Mvelle. Dans son allocution, ce dernier a savamment rappelé le contexte et les protagonistes de l’installation allemande au Cameroun entre 1884 et 1916, avant de saluer l’initiative de ce projet sur les  grassfields qui abritent l’Université de Dschang.

En convoquant Annah Arendt qui estime que « c’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal », le SG a tenu à remercier la fondation Alexander Von Humboldt qui a financé ce projet et qui a ainsi permis « la circulation des savoirs sans lesquels aucune entente ne peut exister entre les peuples et  aucune lueur de paix n’est envisageable au plan mondial ». Il a exprimé son « souhait le plus ardent [de voir] les résultats de ce programme de recherche avoir des effet notoires sur la reconsidération [du passé camerouno-germanique] afin que [le Cameroun retrouve] des valeurs favorisant un meilleur vivre ensemble entre [ses] différentes régions» . Considérant une fois de plus avec Hannah Arendt que « le tiers monde n’est pas une réalité mais une idéologie », une construction, le SG a souligner avec jürgen Habermas que s’il ne reste aucun frisson l’horreur reviendra » ; parlant ainsi de l’horreur qu’a connu le Cameroun avec la colonisation et l’Allemagne avec la shoah. Cette observation du SG rappelle une actualité française marquée par les remous de la communauté diasporique africaine qui dénonce une certaine tendance à la hiérarchisation des souffrances des peuples en faveur des peuples qui ont souffert de l’hoolocauste. Elle rappelle que toutes les horreurs du passé doivent être condamnées et combattues avec la même énergie pour que l’histoire ne se répète pas. /RD