UN ARTISTE MUSICIEN A L’UNIVERSITE DE DSCHANG

QUI EST TALA ANDRE-MARIE ?

Dschang, UDs/SIC-13/02/20. Contrairement à l’opinion commune, un artiste peut faire son incursion dans le milieu universitaire. En effet, de nombreuses universités dans le monde ont déjà accordé une place de choix aux artistes. C’est le cas de Bob Dylan et des Beatles. Le rappeur Jay-Z, star du hip hop fait d’ailleurs depuis quelques années l’objet d’un cours [Soci-124-01 ou « Sociologie du hip-hop-Théodicée urbaine de Jay-Z »], dans la prestigieuse université américaine de Georgetown à Washington. Tala André Marie qui donnera une conférence à l’UDs ce vendredi 14 février, n’est donc pas un cas exceptionnel. Né le 29 octobre 1950 à Bandjoun, ville située à l’Ouest du Cameroun, Tala André-Marie perd sa mère à l’âge de quatre ans et son père douze ans plus tard. Il est recueilli et éduqué par sa grand-mère, Marie Thérèse Mambwa. Le jeune Talla perd brutalement la vue à quinze ans sans qu’aucun symptôme n’ait pu le présager.

Il fabrique avec un ami d’enfance nommé Joseph Tala, sa première guitare à base de fil nylon. Sa première composition paraît en 1966 sous le titre « J’ai faim ». Cette même année, Radio Cameroun organise une émission publique à laquelle les jeunes musiciens de la ville de Bafoussam sont invités à chanter. Tala, avec sa guitare en bambou se présente et obtient un succès remarquable.

Pour interpréter  ses premières compositions (les peines du travail, honore ton père et ta mère), il fonde son premier groupe musical, les « Rock Boys ». Le succès est immédiat. Suivent alors les premiers contrats et concerts à travers l’Afrique. Les  « Rock Boys » deviennent les «Black Tigers».

À vingt ans, il rencontre Manu Dibango qui lui conseille de se tourner vers les maisons de disques françaises. Grâce à la solidarité des membres de sa famille, le chanteur s’envole pour Paris et signe un contrat avec Decca, une filiale d’Universal Music Group. Tala compose alors les titres Sikati, Potaksina et surtout Namala ébolo dont plus de cent mille disques sont vendus. Talla va définitivement asseoir sa notoriété en 1975 avec l’album Hot Koki, succès international.

En 2012, il entreprend le projet d’ouvrir une école de musique à Douala au Cameroun. Il travaille activement à le réaliser : «  je voudrai avec le concours de l’Etat Camerounais, créer une école de musique ; et ce avec l’aide de mes enfants » déclare Tala André-Marie lors d’une interview avec Culture Ebène. L’année 2013 marque les 45 ans de carrière de Tala André-Marie.

L’artiste a obtenu plusieurs prix tout au long de sa carrière dont le prix de la jeune chanson francophone – Décerné par le maire de Paris (1978), le prix Charles Humelle – Décerné par la SACEM (1980), l’Epi d’Or – FENAC (Festival national des arts et de la culture du Cameroun) en 1998, le prix du Meilleur chanteur de variétés pour l’Afrique Centrale (2000). Il a par ailleurs été décoré chevalier de l’ordre de la Valeur du Cameroun (2014), et Officier de l’ordre de la Valeur du Cameroun (2016). \Tala André-Marie est un guitariste hors pair. Il prône les valeurs humaines de paix, de concorde et d’amour. /BL.